Une heureuse initiative est née pour proposer des vidéos à prix abordable pour le spectateur. Il s’agit de l’initiative « Vidéo en Poche ». Le principe est le suivant. Vous venez avec une mémoire externe amovible (clef USB, carte mémoire, disque dur, etc.). Vous vous acquittez de la sommes de cinq euros et vous repartez avec votre film sur votre support.
Le film est encodé au format multimédia, libre et ouvert Matroskapak. Les cinq euros se répartissent comme suit :
- trois euros pour l’ayant droit,
- un euro et dix huit centimes pour la salle,
- quatre-vingt deux centimes de TVA.
Pourquoi la salle ? Cette heureuse initiative passe par les salles de cinéma Utopia. D’autres salles indépendantes devraient rentrer prochainement dans le consortium. Pour le moment, le catalogue de titres est faible mais devrait d’étoffer si d’autres diffuseurs adhèrent au concept. Les films du Paradoxe est la première société de production à rejoindre l’initiative.Les titres disponibles sont souvent des oeuvres modestes mais cela permet de leur assurer une diffusion large qu’un support DVD au prix élevé – et souvent exagéré – empêcherait.
Il existe un adage en économie que le juste prix d’un bien est celui que l’acheteur est prêt à investir acquérir ce bien. Le plus souvent, on s’étonne naïvement que le piratage est « énorme ». Dans les faits, les consommateurs achèteraient plus et téléchargeraient moins si la chaîne des intermédiaires margeant sur chaque acte d’achat était moindre. Le prix diminuerait d’autant. Attention, je ne dis pas que la création doit être gratuite. Tout travail mérite salaire. Encore faut-il s’entendre sur la définition de ce mot. Je distingue salaire et rémunération numéraire. Le consommateur achète s’il estime que le bien qu’il acquiert correspond à une valeur fixé par un prix que lui juge convenable. Toute la difficulté pour les organisations est donc de comprendre et de déterminer cette valeur et d’en fixer le « juste prix ».
Des exemples alternatifs à cette initiative existent :
Radiohead s’affranchissant de sa maison de dique pour diffuser sur la toile son album In Rainbows,
La société My Major Comapny qui propose de financer des artistes où chaque donateur devient en quelque sorte « un actionnaire » de l’artiste promu. Un exemple : Gregoire. Ecoutez le.
Les technologies de l’information et de la communication induisent une démocratisation et bouleversent la logique classique monopolistique des droits d’auteurs. « Vidéo en Poche » est une tentative de nouveaux modèles à définir dans une société qui se cherche dans toutes ses composantes dont celle de la diffusion de la culture. Alors, longue vie à « Vidéo en poche » et que le catalogue proposé s’étoffe de nombreux titres.